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Cyber Structures: Material Realities–Digital Experiences
Elektron
Elektron est une plateforme artistique inédite fusionnant les arts et le numérique à Esch-sur-Alzette, deuxième plus grande ville du Luxembourg. Par le biais d'expositions, d'installations d'art public et d'événements, Elektron se profile comme programme incontournable tant pour les spécialistes de l’art et du numérique, que pour les esprits curieux.
L’objectif ? Proposer des clés de compréhension tout en questionnant le effets des technologies numériques sur notre quotidien et notre environnement.
Cyber Structures: Material Realities – Digital Experiences
Cyber Structures : Material Realities – Digital Experiences
Pour son lancement en mai 2024, Elektron vous emmène découvrir la face cachée du numérique. Un parcours urbain de sept projets artistiques vous invite à explorer les structures physiques sous-jacentes du monde numérique contemporain.
Notre expérience quotidienne du numérique se fait presque exclusivement sans fil. Le net et le Cloud sont accessibles d'un clic et à tout moment, comme des objets invisibles et vaporeux. Mais en réalité, ils reposent sur une infrastructure colossale qui s'étend de manière tentaculaire à l'échelle de la planète.
Centres de données, câbles souterrains, câbles sous-marins intercontinentaux, antennes et satellites constituent cette infrastructure décentralisée et interconnectée qui fonctionne comme un réseau de réseaux. Paradoxalement, son omniprésence dans nos vies nous fait souvent oublier les enjeux énergétiques, politiques, culturels et sociaux liés à son déploiement et son utilisation.
En 2024 Elektron interroge ce paradoxe grâce à sept projets artistiques présentés dans un parcours d’installations artistiques. Reliant cinq lieux clés du centre-ville d'Esch-sur-Alzette, ces œuvres permettent de découvrir et de mieux comprendre les implications écologiques, politiques et sociales de cette infrastructure par le biais de l'art.
Présentées dans des espaces extérieur et intérieur, les installations abordent des questions clés telles que : Comment l'usage détourné de la technologie permet-il de voir l'impact des activités humaines sur la planète de manière inédite et sensible ? Quelles formes la surveillance et le colonialisme numérique prennent-ils à travers le monde ? Comment Internet et les réseaux sociaux contribuent-ils à la création de communautés et d'une mémoire visuelle collective ?
Ces questions sont approfondies et reliées au contexte spécifique d’Esch-sur-Alzette et de la Grande Région grâce à plusieurs rencontres et ateliers avec des experts luxembourgeois et internationaux. Ce programme riche en direction des publics témoigne de l’ambition d’Elektron : devenir la plateforme de référence pour l'art, les technologies, les sciences et les questions de société dans la Grande Région.
Parcours urbain
Dates: 18.05.2024 > 01.09.2024
Lieu: Konschthal
FRAMERATE: Pulse of the Earth (Le pouls de la Terre) révèle les altérations des paysages causées par l'industrie humaine et les forces de la nature : destruction, extraction, habitation, construction, récoltes, croissance et érosion. Créé à partir de milliers de modèles numériques en 3D de paysages naturels et urbains, FRAMERATE permet d'observer leur évolution à une échelle impossible à saisir avec des appareils photo et caméras traditionnels.
L’exposition nous invite à penser et à ressentir à une autre échelle temporelle, celle du temps géologique, du temps des saisons, du temps des marées. Cette expérience permet de contempler le changement et le rythme auquel il s’établit. En créant un espace propice au changement de perspective, FRAMERATE construit un pont entre art et science : les données collectées pour sa réalisation constituent une base de données scientifiques précieuses pour la recherche.
FRAMERATE: Pulse of the Earth a été présenté au Festival international du film de Venise, à la COP 26, au SXSW, au BFI London Film Festival et au Centre PHI à Montréal.
Dates: 18.05.2024 > 01.09.2024
Lieu: Konschthal
Internet et ses services dépendent d'infrastructures qui s'étendent à échelle planétaire : câbles sous-marins, centres de données, antennes, satellites... L'exposition FUTURE_FORECAST de Ziyang Wu + Mark Ramos se penche sur ces infrastructures pour envisager l'avenir de nos sociétés connectées d'un point de vue non occidental.
L'environnement politique, économique, social et écologique complexe des Philippines sert de cadre aux deux œuvres présentées dans l'exposition : la vidéo Pasig River 2030 - 6 Plus et la simulation jouable Future_Forecast.
La consommation Internet et des réseaux sociaux aux Philippines est une des plus élevées au monde. Cependant, le pays dispose de la deuxième vitesse de débit la plus lente en raison d'une infrastructure de mauvaise qualité. En avril 2017, l'administration de Rodrigo Duterte a ainsi lancé l’initiative Build! Build! Build! Infrastructure Program (BBB). Élément clé de sa politique socio-économique, ce programme visait à réduire la pauvreté, encourager la croissance économique, réduire la congestion dans la région métropolitaine de Manille et combler le déficit d'infrastructures du pays.
Avec Pasig River 2030 - 6 Plus et Future_Forecast, Ziyang Wu + Mark Ramos interrogent la relation complexe entre progrès technologique, marchés émergents, cultures traditionnelles et sur les principes et fonctionnements de la colonisation numérique.
La vidéo Pasig River 2030 – 6 Plus nous emmène aux Philippines en 2030 sur les berges du fleuve Pasig qui traverse la métropole de Manille. Elle raconte l’histoire de la collaboration entre Alihaha, géant fictif des télécommunications et de BOT.coin, une entreprise de blockchain, ensemble avec le gouvernement philippin. Bien que déclaré « écologiquement mort » au début des années 2000 en raison de la pollution, le fleuve Pasig dans la vidéo a été revitalisé grâce aux initiatives technologiques conjointes de ces entreprises privées et du gouvernement. Cependant, de nombreux problèmes surviennent. Ils sont liés à la surveillance et à la colonisation numérique du fleuve et de la ville. Avec humour et ironie, Pasig River 2030 – 6 Plus révèle les contradictions entre les stratégies du numérique et la réalité matérielle.
Future_Forecast est une simulation jouable en temps réel, un jeu de construction collective d’univers et une série de personnages. Elle propose aux joueurs de mesurer les conséquences écologiques, géopolitiques et socio-culturelles paradoxales de leurs actions à travers 6 missions dans 6 espaces différents. Inspirée par la théorie du Stack de Benjamin H. Bratton, Future_Forecast envisage notre monde complexe interconnecté comme un empilement de 6 strates interconnectées : strate Terre, strate Cloud, strate Ville, strate Adresse, strate Interface, strate Utilisateurices. En explorant ces strates et les relations de cause à effet de leurs actions avec les différents éléments constitutifs de ces environnements, les joueurs de Future_Forecast peuvent agir pour mitiger les effets néfastes liés au développement du numérique et de ses infrastructures tels que : les émissions de gaz toxiques des centres de données, la destruction écologique, la prospérité du dark web et la surveillance accélérée par l’Internet des objets.
Dates: 18.05.2024 > 13.07.2024
Lieu: 120 rue de l'Alzette
L’installation Connecting the Dots consiste en deux-cent-soixante-dix-neuf dessins de points à relier représentant les câbles sous-marins transcontinentaux, l’infrastructure qui achemine quatre-vingt-dix-neuf pourcents du trafic internet intercontinental. Les dessins sont réalisés par des enfants âgés de quatre à six ans, des individus encore dépourvus du cadre conceptuel pour saisir le sens et l'importance de ce qu'ils dessinent.
Alors que les psychologues utilisent ces dessins pour étudier le développement cognitif des enfants, dans Connecting the Dots, ils servent à montrer comment la présence et l'utilisation d'internet influencera ce développement. Une réflexion captivante sur la manière dont cette génération, pour qui Internet sera aussi familier que l'eau du robinet, perçoit et façonne le monde numérique qui l’entoure.
Dates: 18.05.2024 > 01.09.2024
Lieu: 10, 19, 90, 91 Rue de l'Alzette
QT.bot est une intelligence artificielle, entraînée sur les données textuelles et visuelles de la plateforme de cartographie communautaire Queering The Map, qui génère des futurs queer et trans spéculatifs et les environnements dans lesquels ils se produisent. QT.bot consiste en.une implémentation du modèle de génération de texte Open AI GPT-2 entraîné sur plus de 82 000 entrées de texte de la plateforme, et d'un StyleGAN entraîné sur des images Google Street View des coordonnées marquées sur Queering The Map.
Les récits et les paysages de la vie spéculative LGBTQ2IA+ générés par QT.bot chevauchent la ligne entre le plausible et le fantastique, se délectant du potentiel de l'échec, du chaos et de l'incommensurabilité dans l'utilisation queer des technologies d'apprentissage automatique. L'expérience de la visualisation des récits et environnements machiniques des vies LGBTQ2IA+ que QT.bot propage est une expérience de désorientation : le temps, l'espace et la subjectivité s'effondrent, illustrant visuellement et textuellement les avenirs potentiels contenus dans les données.
En collaborant avec les voix anonymes d’une communauté humaine rendue visible sur Queering the Map, QT.bot fabule sur l’absence d’archives, nous montrant non pas ce qui est, mais ce qui pourrait être.
Pour le parcours urbain CYBER STRUCTURES: Material Realities – Digital Experiences, QT.bot est décliné en une série de quatre affiches grand format présentées dans la rue de l’Alzette.
Dates: 18.05.2024 > 29.09.2024
Lieu: Centre Mercure
Nous voyageons, nous visitons un monument, nous le prenons en photo, et nous publions l’image sur Internet. La masse de photos ainsi produite et diffusée en ligne témoigne de notre désir d’ailleurs qui est lié intimement à la fabrication d’images. Elle illustre aussi comment les images façonnent notre compréhension de lieux ou de géographies.
L’artiste franco-suisse Corinne Vionnet, pionnière de l’exploration de l’imagerie en ligne, a constaté que les photos que nous prenons des grands monuments touristiques se ressemblent au point de se confondre. Comment est-ce possible ? De manière consciente ou inconsciente, nous reproduisons les clichés visuels existants de ces lieux, inspirés par des images que nous avons vues avant même de découvrir les sites, sur des cartes postales, au cinéma ou sur les réseaux sociaux.
Partant de cette prémisse, Corinne Vionnet a conduit des recherches approfondies en ligne sur les sites touristiques les plus visités au monde et les images qui en circulent sur le web. Elle s’est posé la question comment nous rencontrons un monument ou un lieu emblématique avec nos caméras digitales et nos smartphones. Quel est le point de vue que nous choisissons ? Quels sont les aspects du lieu que nous allons inclure dans l’image et quels sont ceux que nous ignorons ?
La série Photo Opportunities est le résultat de ce travail extensif basé sur des images trouvées sur Internet, réappropriées et minutieusement compilées par centaines pour construire des œuvres envoutantes complexes.
Dates: 18.05.2024 > 28.09.2024
Lieu: Bridderhaus
Nous entrons dans un champ de transformations. Nous suivons le chemin qui s’ouvre devant nous, à travers des binarités qui se dissolvent, et nous rencontrons l’ambiguïté des signes dans des nuages de données opaques. Nous écoutons des vagues de code liquide et nous digitalisons les zones de passage.
L’exposition Datamorphosis explore les boites noires numériques par le biais de la recherche artistique. Les prototypes, les expériences et les discussions qui mènent à l’exposition explorent et questionnent l’espace flou et désorientant entre les notions d’input et d’output dans un monde régi par les données.
Avec les oeuvres des étudiant·es: Salma Aly, Alex Fallica, Simon Hehl, Martina Pizzigoni, Sofia Talanti, Emma Silvana Tripaldi
Mentor : Univ. Prof.e Mag.a Manuela Naveau, PhD
Dates: 18.05.2024 > 28.09.2024
Lieu: Bridderhaus
Au cours de l’ère industrielle, un vaste réseau de tunnels et de mines a été creusé en profondeur, parcourant les Terres Rouges de bout en bout, sur plusieurs niveaux, traversant même la frontière, pour relier usines et sites de production sidérurgique. Aujourd’hui l’accès à ces passages souterrains est fermé. Arbres et arbustes en cachent les entrées ; la nature a repris ses droits dans ce paysage façonné par les humains. L’infrastructure minière sous nos pieds, devenue obsolète au fil du temps, est de moins en moins visible, jusqu’à disparaître de notre imaginaire.
Le tunnel de l’ARBED entre Rumelange (Laangegronn) et Esch-sur-Alzette (Burbacherlach) n’est pas une exception. Utilisé à l’origine comme voie de grand roulage pour le transport du minerai, il accueillait plus tard un câble d’antenne de télévision analogique locale. Depuis le virement au numérique, la fonction de vaisseau transporteur du tunnel a été coupée. « Inutile » et abandonné, il continue cependant à susciter l’intérêt d’amateurs urbex passionnés de l’exploration minière clandestine, tout en abritant plusieurs espèces de chauves-souris qui y ont fait leur habitat.
Pour l’artiste Serge Ecker, le tunnel de l’ARBED incarne la superposition riche et complexe de l’histoire industrielle de la région et de sa transformation à l’ère digitale. Les différentes strates mêlant histoire, sociologie, écologie et géologie se rejoignent dans l’œuvre Passages qu’il a créée pour l’exposition inaugurale d’Elektron CYBER STRUCTURES: Material Realities – Digital Experiences.
À l’aide de technologies de numérisation 3D, Serge Ecker a pu capter la totalité du tunnel long de 1800 mètres. Les données ainsi récoltées forment la base pour réaliser ensuite une sculpture en impression 3D. L’usage de ces technologies s’inscrit cependant dans une démarche qui va au-delà de la simple préservation visuelle du tunnel. Elles permettent aussi de témoigner de l’évolution de cet espace au fil du temps et de le réintégrer dans notre mémoire collective.
Dates: 27.09.2024 > 06.10.2024
Lieu: 83-91 Rue de l'Alzette
KORRELATION est une projection interactive qui transforme le sol de la rue de l’Alzette en un paysage aquatique et scientifique abstrait, réagissant aux mouvements des passants.
L’œuvre donne à voir le cours d'eau qui circule invisiblement sous nos pieds et révèle le tracé souterrain de la rivière Alzette qui donne son nom à la ville d’Esch-sur-Alzette. Elle prend sa source en France, près de Thil, traverse Esch en grande partie en sous terre, avant de rejoindre Luxembourg Ville, Mersch et Ettelbruck où elle se déverse dans la Sûre. Cette dernière est un affluant de la Moselle qui elle-même alimente le Rhin, colonne vertébrale de l'Europe rhénane, l’espace économique le plus dynamique d’Europe.
KORRELATION nous rappelle que l’eau est la ressource la plus précieuse de notre planète et attire notre attention sur la relation étroite entre l’humain, la nature et la technologie.